Le Prix Nobel de Médecine 2018 récompense la découverte des récepteurs de régulation négative des lymphocytes et reconnaît ainsi la révolution thérapeutique des anticorps inhibiteurs d’immune checkpoints !
Les immunologistes James Allison, de l’Université du Texas, et Tasuku Honjo, de l’Université de Kyoto, viennent de recevoir conjointement le prix Nobel de physiologie ou médecine pour leur découverte, dans les années 90, de CTLA-4 et de PD-1. Ces protéines membranaires appelées «points de contrôle immunitaire» sont capables, après fixation à leurs ligands, d’envoyer des signaux inhibiteurs à certaines cellules du système immunitaire exprimant ces protéines à leur surface. On sait depuis que des anticorps peuvent bloquer l’interaction de ces protéines avec leurs ligands et provoquer une levée de l’inhibition de la réponse immunitaire. C’est en particulier le cas de la réponse immunitaire anticancéreuse, qu’il est donc possible de réactiver dans un but thérapeutique. Le premier inhibiteur de CTLA-4, l’ipilimumab, a été autorisé dans le traitement du mélanome métastatique en 2011 en Europe, tandis que le premier anti-PD-1, le nivolumab, l’a été en 2015. Six anticorps inhibiteurs de points de contrôle de l’immunité sont désormais sur le marché et plusieurs dizaines sont en développement clinique, non seulement dans le mélanome mais dans de nombreux autres cancers. En donnant la possibilité au patient de réactiver sa propre réponse immunitaire anti-tumorale, ils ouvrent les portes à un contrôle de la maladie sur le long-terme. De ce fait, ils constituent d’ores et déjà une révolution majeure des stratégies thérapeutiques en cancérologie, ce dont a pris acte le comité Nobel.